Assise non loin de ses camarades durant le cours donné par Yagari Tooga, Layla écoutait attentivement chaque mot prononcé par celui-ci. Qu'importe si le cours avait une importance ou non pour elle, son éducation exigeait d'elle un parfait sérieux. Copiant avec grâce chaque mot, elle faisait cependant de son mieux pour comprendre l'intérêt du sujet étudié. Éthique et moral... Cette matière existait vraiment? Elle qui s'était imaginée étudier la philosophie de Freud ou bien les romans et les nouvelles écrites aux 18 siècles. Quelle déception quant elle y repensait. L'heure de la leçon se termina enfin. Comme à son habitude, Layla rangea ses affaires avec soin avant de rejoindre ses nouveaux camarades. Son intégration dans la classe se fit sans trop de difficulté; son côté extravertie l'ayant beaucoup aidé.

Non loin d'elle, deux sangs purs dont l'un bien connu, maitre Kaname. Jamais elle n'avait eu l'occasion de s'adresser à lui, et elle était loin d'en être chagrinée. Sa maitresse l'ayant formellement interdit de divulguer ses plans, il aurait été bien fâcheux de répondre par la négative aux questions de celui-ci.

*Mieux vaut ne pas y penser* Se disait-elle à longueur de journée.

Une fois de retour au pavillon, Layla prit congé pour se changer. Préférant les robes légères de sa garde robe, il n'était pas difficile pour elle de se convaincre d'enlever le plus rapidement possible l'uniforme. Qu'allait-elle bien choisir pour cette nuit de pleine lune? Sa robe écru lui plaisait bien. Légère, elle mettait en valeur sa grâce naturelle. Prête à se balader, Layla n'oublia cependant pas son petit plaisir habituel. Au fond d'une malle, verrouillée à double tours, se cachaient de mystérieux flacons contenant un liquide pourpre. Personne ne pouvait donner un prix à ces fioles contenant le sang de sa maitresse. Un sang à la fois si pur et si gouteux. Soucieuse de son bien être, Lady Sara n'avait pas hésité à lui offrir son sang en cadeau de séparation. Séparation qui la chagrinait à certains moments... Avalant quelques gouttes de ce précieux breuvages, Layla quitta sa chambre en ayant prit soin de bien tout remettre sous clé.

De retour au salon, la jeune suivante prit le temps de discuter quelques instants avec ses camarades de classe. Qu'allaient-elles faire de leur soirée? Ou allaient-elles aller? Une fois son rôle d'amie accompli, Layla quitta de nouveau la salle pour se trouver en dehors du pavillon. Comme à son habitude, le vent frais mais léger de la région vint lui caresser avec délicatesse ses bras nus. En plus de lui apporter une certaine tendresse, cette brise lui fit constater la présence d'un sang pur non loin d'elle. Cette odeur n'était pas celle de maitre Kaname, cela ne pouvait donc être que l'une des deux sangs purs qui séjournait elle aussi dans cette école. N'ayant peur que de la peur elle même, Layla s'aventura sur les traces de l'un de ces vampires, à la fois vénérés et détestés. Après quelques minutes de recherche, Layla la trouva enfin. Qui aurait put croire qu'elle la découvrirait non loin d'un pavillon abandonné? Cela donnait à la scène un caractère sinistre qu'elle ne portait pas en affection. S'avançant délicatement pour ne point l'effrayer, Layla sentait qu'elle n'était pas une demoiselle comme les autres. Pourrait-elle en profiter ? Elle qui savait si bien manipuler les rêves de ces victimes? Non, un sang pur résisterait surement à l'une de ses attaques... Mais si ce sang pur était faible mentalement? Souriante, elle se décida à l'aborder.

"Une sang pur ne devrait pas s'éterniser dans ce genre d'endroit. Ne préférez-vous pas la compagnie de vos congénères à celle de la solitude?" Dit-elle après une révérence plein de grâce.

Allait-elle l'apprécier? Layla en doutait. Étant connu pour avoir pousser des villages entiers dans la désolation, elle était loin de vouloir de la paix entre les humains et les vampires. Les hommes, pour se nourrir, chassaient et tuaient les animaux les plus adorables qu'ils soient au monde. Pourquoi n'aurait-elle pas le droit de chasser elle aussi pour sa nourriture? Une légère brise vint de nouveau caresser la jeune suivante. A chaque vampire, son odeur. Et elle savait très bien qu'il n'était difficile pour aucun vampire de comprendre la relation qu'elle entretenait avec sa maitresse, son sang, coulant en abondance en elle.

Elle n’était pas le genre de fille à se faire manipulée facilement. Elle était juste seule. La douce compagnie d’amis lui manquait simplement. Elle avait même du mal à parler. L’obligation de se tenir bien auprès d’un sang pur. Elle ne comprenait pas pourquoi. Ils étaient tous puissants mais ce n’est pas une raison pour les craindre d’une telle manière. Mais bon, le monde était fait ainsi et c’était les puissants et les forts, ceux qui pouvaient contraindre les autres a prendre, faire, exécuter des actions qu’ils n’auraient pas fait autrement, les Sang Pur régnaient sur le monde de la nuit.

Aux yeux du monde Vampirique, la jeune Sang Pur paraissait perdue et nombreuse était les rumeurs a son sujet, qu’elle ne supportait pas de ne plu avoir de parents. Oui, elle n’était pas comme Kaname qui avait perdu ses parents sans vraiment pleurer. Ou même peut-être sans même être triste ? Elle ferma les yeux un instant. La brise se réchauffait un peu. C’était mieux. Elle passa doucement la main dans ces longs cheveux de feu. C’est ainsi, dans cette position qu’elle repéra quelqu’un derrière elle. Elle se retourna donc. Elle y vit une jeune fille. C’était quelqu’un qui était dans sa classe. Son nom vint effleuré sa réflexion. Elle s’appelait Layla. Elle portait une belle robe digne de l’aristocratie. Kitchai ne c’était pas changer elle. Elle ne pensait pas quelqu’un irait la voir alors elle n’en avait pas profiter. Ses cheveux flottant toujours au gré du vent. Elle lui fit une belle révérence. Kitchai lui sourit en guise de remerciement.

Pourquoi elle n’avait pas le droit de rester ici ? Enfin, que c’était mauvais elle ne comprenait pas. Bien sûr qu’elle préfère la compagnie de ses congénères qu’a la solitude. Celle-ci étant sa pire ennemie. Elle n’aimait pas être toute seule. Ce sentiment la rendait nostalgique et rêveuse. Elle était plus joyeuse d’ordinaire mais la pleine lune l’affectait grandement. Elle aimait rester réveillée pour l’admirer.

« Pourquoi est-ce mauvais pour moi de rester ici ? Et puis… Bien sûr que je préfère la compagnie des gens que la solitude. Il est dur pour nous, sang pur de se fait de vrais amis lorsque la frayeur et le trop grand respect remplissent le cœur des autres. »

Elle disait cela en tout honnêteté. Peut-être allait-elle devenir une amie qui sait ? Mais ce n’était pas le genre de fille qui disait « Tu veux être mon amie ? » Non, elle préférait que le temps passe et au fur et a mesure si un lien se créait entre elles. Ce genre de sentiments ne se commande pas. L’amitié est une chose bien complexe qui nécessite la confiance, des passions communes, la présence de l’autre et de l’un.

Kitchai n’était pas assez concentrée sur ces sens pour sentir l’odeur d’un sang pur. Si elle pouvait le sentir. Cette jeune fille semblait tout de même lui dire quelque chose. Certaines choses circulent aussi. Elle ne savait pas très bien, elle était souvent déconcentrée et parfois déconnectée lorsque les discussion entre les cours commencèrent.

« Pourquoi est-ce mauvais pour moi de rester ici ? Et puis… Bien sûr que je préfère la compagnie des gens que la solitude. Il est dur pour nous, sang pur de se fait de vrais amis lorsque la frayeur et le trop grand respect remplissent le cœur des autres. »

Layla avait-t-elle blessée la jeune sang pur pour qu'elle réagisse de cette manière? Jamais la jeune femme ne s'était retrouvée dans une telle situation. Elle qui espérait qu'elle rentre sans faire d'histoire... En effet, ce genre de lieu sinistre n'était pas un endroit convenable pour un sang pur. Le pavillon abandonné, occupé cependant par la belle et défunte Shizuka, n'en restait pas moins un pavillon froid et inquiétant. De nouveau, Layla réalisa une révérence en guise d'excuse. Pas qu'elle avait peur d'un quelconque désaccord avec cette sang pur, non, juste qu'elle avait compris qu'il fallait la traiter telle une enfant. Etait-ce étonnant lorsqu'on connaissait l'histoire de celle-ci? Des parents tués froidement par des hunters, une enfant seule au monde... Cela était digne des contes qu'elle lisait, petite, à sa lady.

"Veuillez m'excuser de mon impertinence mademoiselle, ce n'est pas à moi de juger de vos lieux de repos. Cependant, je ne peux supporter l'idée qu'il puisse vous arriver quelque chose."

Comédie ou vérité? Quiconque n'entrant pas dans son esprit ne pouvait le savoir. Savoir manipuler les rêves étaient une bonne façon d'apprendre à manipuler les humains ou les vampires. Et c'est la sang pur Sara qui lui en avait fait la remarque après une soirée organisée par sa famille. Sara... Lui manquait-elle à ce point pour penser sans cesse à elle? Était-elle amoureuse? Bien sûr que non ! Il n'y avait que de la loyauté dans son cœur ! Une loyauté que chaque vampire se devait d'avoir aux sangs purs. Comment expliquer cette hiérarchie? Par la loi du plus fort. La jeune femme en face d'elle avait l'air de le refuser. Mais pourquoi?

"Si je puis me permettre, la peur que nous ressentons en votre présence est plus que nécessaire. Que ferions-nous pauvre vampire si nous ne pouvions obéir à vos ordres? Que ferais-je si je ne pouvais pas servir une sang pur? Je le sais moi même. Je gouterais au sang de chaque humain présent dans les environs. Voila à quoi votre puissance sert lady Kitchai. A imposer des règles pour le bien de vos congénères. La solitude est tout simplement la contrepartie à votre puissance. Pourquoi ne choisiriez-vous pas un homme ou une demoiselle de compagnie pour la contrer? Peut-être cela vous permettra-t-il de réchauffer votre cœur?"